Lettre ouverte au Président de la République
Nous, groupuscule de chercheurs [1] chez Airni, sommes très inquiets suite au vote par le parlement, ce 6 juillet 2023, d'une loi « portant à 50% le quota obligatoire de primo-nominations féminines aux emplois supérieurs et de direction dans la Fonction Publique ». Les deux tiers des présidents actuels d'EPST étant des hommes, ce texte nous fait craindre que le gouvernement, peut-être sous l'influence du premier ministre et du ministre de la recherche [2], ne soit tenté de nommer une femme au poste de PDG d'Airni. Nous appelons donc à la rescousse le tout premier personnage de l'État à faire preuve de fermeté et à renouveler sa confiance au PDG sortant.
Airni a en effet besoin d'un homme fort dans ces temps troublés par des épisodes aussi anxiogènes que cette nouvelle loi. Le PDG sortant a su porter un message clair et résister à la pression. Il a certes dû récemment se résigner à quelques concessions, comme la nomination d'une ancienne députée désœuvrée à la Direction Générale d'Airni pour calmer quelques hystériques qui observaient régulièrement qu'il s'était uniquement entouré d'hommes à la DG. Nous soutenons le PDG sortant dans son combat : le bras armé de l'État ne peut être représenté que par des officiers compétents dont la virilité inspire confiance. Le héraut de la souveraineté numérique ne peut pas être à la tête d'une armée de mauviettes, mais au contraire de soldats robustes et vigoureux. Qui pourrait croire qu'Airni est un institut en ordre de bataille si son PDG cédait à l'hystérie et aux atermoiements. Nous le remercions donc d'avoir porté haut l'étendard de nos valeurs, par exemple de nous avoir défendu contre de minables jurys scientifiques, dont une loi absurde impose qu'ils doivent compter au moins 40% de femmes. Nous le remercions d'avoir eu le courage d'outrepasser la recommandation de ces jurys pour promouvoir 9 hommes et aucune femme en trois ans, et pour attribuer contre leur avis une prime au mérite à 22 hommes et deux femmes. Nous le remercions aussi, afin qu'Airni puisse conserver toute sa dignité, d'avoir su remettre à la place qu'elle mérite la présidente de notre instance d'évaluation. Enfin nous le saluons pour son action constante et tenace et tous les efforts déployés pour interdire l'écriture égalitaire dans la communication de l'institut et complètement anesthésier le ridicule Comité parité et égalité des chances
afin que ses préconisations, toujours saugrenues et discriminatoires, ne voient pas le jour. Par ses propos et son action, notre PDG ne nous a jamais déçus et nous sommes convaincus qu'il continuera, inflexible, à porter ces valeurs de fermeté lors d'un nouveau mandat.
Nous avons besoin d'hommes forts qui mettent en avant leur convictions personnelles, ne s'embarrassent d'aucun scrupule, surtout à propos de ces questions aussi légères et futiles que dérisoires, qui ne contribuent aucunement à l'avancée du bien et l'avènement et la reconnaissance des vrais talents.
Monsieur le Président de la République, que votre auguste bras ne tremble pas. Faites parler la testostérone, renouvelez votre confiance à notre PDG.
[1] Comme dans toute communication officielle de l'institut, le masculin est utilisé exclusivement pour plus de clarté et signifier que seules les personnes de sexe masculin sont ici concernées.
[2] Comme dans toute communication officielle de l'institut, le masculin est utilisé exclusivement dans ce cas par respect de la langue française.