Entretien avec notre GDP sur les enjeux budgétaires d'Airni

20 octobre 2025

Mes chers amis,

Je tenais à vous écrire après le CA de vendredi dernier.

Encore une fois, mes soutiens que j’ai moi-même nommés au CA ont vanté ma politique et salué mes décisions courageuses pour transformer votre institut. En effet, depuis que je suis à sa tête, j’ai mis en place une politique de croissance, en multipliant les missions de l’institut : création de startups, appui aux politiques publiques, liens avec la défense, agence de programmes, dépôt CDISCOUNT, etc. L’État a soutenu ma politique en m’autorisant à dépenser l’argent que vous n’avez pas. Car ma stratégie est la bonne.

Je suis extrêmement fier de mon bilan : nos effectifs de personnel et notre budget (en dépenses) ont augmenté de 50% depuis le début de mon mandat, nous avons doublé le nombre de Directions Générales Déléguées et plus que triplé le nombre de Directions. Ni la SCSP ni le plafond d’emploi n’ont augmenté pour mieux nous encourager à continuer dans cette voie. Cette croissance a été possible en modifiant la définition des emplois sous plafond, en vidant le fonds de roulement, et en utilisant les budgets non pérennes des contrats. En réalité, et comme tout le monde le savait, cette situation n’a jamais été soutenable, mais l’État me soutient encore aujourd’hui, comme la corde soutient le pendu. Notre solde budgétaire sera déficitaire de 25 millions pour 2025 si tout va comme prévu, soit 7% de déficit. Qui aurait pu le prédire ? Pour cacher le gouffre des années précédents, j’ai déjà fait pivoter le socle du fond de roulement de 180º, ce qui a pour effet de changer son signe. C’était un choix assumé. Du coup, j’ai prévu de gager vos retraites pour les budgets à venir, autant que de besoin.

Au mois de juin, les négociations avec le ministère sur la clause de revoyure budgétaire n’ont pas abouti. Je ne dirais pas que c’est un échec : ça n’a pas marché. J’ai donc décidé, dès cet été, de réduire les dépenses non-essentielles, en particulier dans les missions liées à la recherche, même si elles avaient déjà été validées par le CA de l’institut. Après avoir supprimé un poste de DR, j’ai choisi de ne pas ouvrir de concours IT, de reporter sine die les mesures de revalorisation des contractuels, et de ne pas pourvoir 15% des postes CRCN. Bien entendu, les dépenses de la DG, de l’agence de programme, de la mission défense et de notre centre de livraisons à domicile seront sanctuarisées pour maintenir notre stratégie de croissance. En particulier, il nous faudra créer une nouvelle direction “Direction de la Stratégie” pour supprimer toutes les activités que j’aurai décidées comme non essentielles, dont certains domaines de recherche non prioritaires, en particulier l’informatique (système, réseau, etc.), l’automatique et probablement les mathématiques. Car ma stratégie est la bonne. J’ai su la mener en ignorant tous vos avis de chercheurs et de personnels d’appui. Alors ayez confiance, je la poursuivrai coûte que coûte, car ma stratégie est la bonne. Pour cela, je vais à nouveau tordre le bras à l’État autant que de besoin.

Dans le PLF 2026, l’État ne prévoit pas d’augmentation de votre plafond d’emploi, ni d’augmentation significative de votre SCSP. J’assume les choix que nous avons faits, car notre stratégie était la bonne. C’était un risque personnel et je compte sur vous, collectivement, pour faire des sacrifices dans les années à venir afin de l’assumer. Ainsi, quand je quitterai mon poste à la fin de mon mandat, ou avant, j’aurai un bilan exemplaire, car notre stratégie était la bonne, ce qui me permettra de briguer de plus hautes fonctions. Je garde la tête haute. Je suis serein.

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